Travailleuses…

Travailleuses…

Documentaire collectif/expérimental
Un film du Collectif Image-en-transit
71′
2013
 
www.images-en-transit.org
 

“L’industrie du textile à travers le monde mais surtout à travers les femmes qui y travaillent. Superbes travellings du début : il n’y a que des machines ? Elles travaillent toutes seules ? Puis, au service de ces machines, peu à peu des femmes, des bouts de leur corps, puis des paroles émergent sur leur condition des femmes dans l’industrie du textile, de la Chine à la Roumanie en passant par la France et l’Afrique. Construction du film, montage, précision des gestes du travail (rien que ça c’est passionnant), force des témoignages dans leur modestie et leur concordances (la nécessité, mais incluant la nécessité d’être femme indépendante…). Je ne verrai plus mes jeans de la même façon… Quant à la démarche (film collectif)formidable pour ce qu’elle a produit ici.”

Commentaire d’une cinéaste de l’ACID

Un questionnement se met à l’œuvre dans le processus même des images et des paroles. Où sont les travailleuses aujourd’hui, qui sont-elles ?

On cherche au-delà de ce qu’on sait déjà, avec le secret désir de rencontrer simplement des individus aux prises avec le travail.

On prend le temps, de voir, d’écouter, d’aller au delà de l’instant de l’image et du mot. Le film croise les regards, celui des femmes chinoises, roumaines, françaises, burkinabe et maliennes, jeunes ou âgées, et celui des réalisateurs, cherchant dans les usines et les ateliers de leur pays. On déambule dans une usine monde, en compagnie des travailleuses, qui peinent, vivent, se révoltent là où on ne s’y attend pas. Quelque chose bouge dans nos représentations des femmes et du travail.

Ce qui importe d’abord c’est la manière dont chacune se voit, se pense. Les femmes parlent de leur désir, désir d’indépendance, pour le reste elles décrivent leur vie au travail, les difficultés, la dureté, le besoin de travailler, les peurs, les envies, les regrets…

Souvent, elles se ressemblent, par leurs gestes attachés aux machines, mais aussi par leur histoire, le besoin d’argent, d’indépendance, certaines ont peur, d’autres se rebiffent, refusent.

Ce qui importe aussi c’est la manière dont chaque artiste voit ces femmes au travail.

Les croisements de regards, se font au gré des images et des paroles, sans autre guide que le jeu du loin et du proche, dans l’espace recomposé des usines, des ateliers du rapport des corps aux machines, au travail.